Les NTIC sont un levier de croissance mondiale, mais quels sont les impacts et tendances en Afrique?
Une analyse de la relation des Techniques de l’Information et de la Communication (TIC) au continent africain peut procéder de cette remarque banale mais mordante de l’homme le plus riche du monde : « Quand un enfant a la diarrhée, il n’y a pas de site Web capable de soulager cela » (Bill Gates critiquant le projet Loon de Google en 2013).
Ces propos contiennent en effet, il faut le reconnaitre, une très grande part de vérité, même s’il convient de les relativiser. Parce que, d’abord, il est reconnu que les TIC jouent aujourd’hui un rôle primordial en matière de santé. Ensuite, l’opinion selon laquelle les TIC sont un « luxe improductif » ou un produit « élitiste » pour l’Afrique semble définitivement abandonnée, et n’est plus évoquée que pour son historicité. Et c’est tant mieux, est-on tenté d’ajouter!
Car, à la vérité, aujourd’hui, en Afrique comme partout ailleurs dans le monde, les TIC sont perçus comme une nécessité vitale et ce, aux triples plans social, économique et politique. On s’en convainc aisément eu égard à leur présence, avec plus ou moins de succès, dans toutes les activités quotidiennes : qu’elles soient formelles (E-administration, E-santé, E-éducation, transfert d’argent, etc.) ou informelles (les cabines cellulaires, petits kiosques, les cybercafés, etc.).
Aussi, le secteur des télécoms africains se porte-t-il bien, du moins, presque. En effet, à plusieurs reprises déjà, de concert et quasiment à l’unisson, tous les spécialistes s’accordent à reconnaître que l’Afrique, et plus spécifiquement la partie subsaharienne, constitue un marché dynamique et à forte potentialité, se positionnant ainsi comme le (futur) eldorado des télécoms. Les statistiques l’attestent abondamment d’ailleurs. Pour ne s’en tenir qu’a un exemple, l’on notera, avec la GSMA, qu’à l’horizon 2020, l’écosystème mobile africain comptera près de 725 millions d’utilisateurs (contre 557 millions fin 2015) ; créera 4.5 millions d’emplois directs et indirects (3.8 millions en 2015) et versera, sous forme de taxes diverses, un peu plus de 20 milliards de dollars US (17 milliards en 2015).
Il n’est dès lors pas étonnant de voir la ruée de tous les grands acteurs du microsome numérique dans cette partie du monde. L’on soulignera en rappel la présence significative et la visibilité particulière des grands opérateurs européens (Orange, Vodafone, Tigo), du sud-africain MTN, du nord-africain Maroc Telecom (lui-même membre du groupe Etisalat), de l’indien Bharti Airtel, du moyen-oriental Etisalat (Moov).
Les géants du Net ne sont, eux non plus en reste. Ainsi, Facebook et Google sont particulièrement actifs en Afrique du Sud, au Ghana, en Ouganda, quand Uber l’est au Kenya et Netflix au Nigeria etc. C’est donc clair : tout le monde veut, comme on le dit, sa part du gâteau. Et c’est de bonne guerre ! A ceci près qu’il faut simplement regretter, une fois encore et une fois de plus, la présence faible d’acteurs africains en ce domaine, même si, bien évidemment, beaucoup d’initiatives sont prises en la matière, qui pourraient, néanmoins, l’être mieux.
Parce que le secteur des télécoms constitue, par excellence, le secteur des mutations permanentes, car fortement dépendant de la technologie, l’analyse se fixe pour objectif de retracer toutes les tendances dans le secteur des télécoms en Afrique.
“The giants of the Net are also not left behind. So Facebook and Google are particularly active in South Africa, Ghana, Uganda, when Uber is in Kenya and Netflix in Nigeria and so on. It is clear: everyone wants, as they say, their share of the cake. And it’s good war! Apart from the fact that it is necessary to regret, once again and once again, the weak presence of African actors in this field, although there are of course many initiatives in this field which could nevertheless , Being better.”
A cet égard, et pour peu qu’on y prête une attention suffisante, l’on se rend bien compte qu’un tel secteur est, et sera certainement confronté, indéniablement, à quelques exceptions près, aux mêmes problématiques qui secouent le secteur mondial des télécoms. Et sans même juger utile d’aborder ici en détail toutes les questions, l’on peut se contenter d’évoquer quelques grands linéaments. Ils s’articulent autour de trois thématiques fondamentales : l’amélioration de la connectivité haut débit ; la nécessaire consolidation et convergence du et dans le secteur ; et bien évidemment, la présence fortement remarquable des Over The Top (OTT) qui entendent bousculer les positions traditionnelles acquises.
L’amélioration de la connectivité en Afrique
Quand il s’agit de l’Afrique, point n’est besoin d’insister sur l’état des lieux de la connectivité (très) haut débit (mobile comme fixe). Il suffit juste de relever que le triptyque accessibilité, disponibilité et qualité du réseau reste, à ce jour, fortement inquiétant. En cause principalement le fait que, primo, le (très) haut débit n’est accessible (quand il est disponible !) que dans les grands centres urbains et que, secundo, la tarification appliquée demeure encore largement prohibitive pour la plupart des consommateurs africains. Il n’est pas non plus exclu que cette situation perdurera puisque, prédisent les statistiques, jusqu’en 2020, et quant à par exemple l’internet mobile, 55% des connexions en Afrique subsaharienne s’effectueront toujours en 2G.
Cela est regrettable, il faut le souligner. Ce, d’autant plus que, on le sait, un accès internet de qualité peut avoir des retombées positives dans tous les secteurs : santé, économie, urbanisation, en passant par l’éducation, les services financiers, l’emploi, l’information ou encore l’interaction avec le gouvernement. Il convient d’ailleurs de faire remarquer que l’atteinte des différents objectifs des ODD (anciennement OMD) de l’ONU serait largement facilitée si était accessible et moins couteuse une connexion de qualité.
Source: Info-Afrique.